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Législation UBER et mon chien ne font pas bon ménage ! 20 janvier 2017

L’ubérisation de la société est en route, c’est une évidence… que ce soit dans l’hébergement touristique, dans les taxis, VTC, ce nouveau système économique où les particuliers peuvent remplacer, parfois avantageusement les professionnels, en proposant des produits ou des services, est en marche et rien ne l’arrêtera.

Assez étonnamment, ce système existe depuis fort longtemps dans le domaine de la vente de chiens.
Si vous vouliez acheter un chiot, vous aviez le choix entre aller chez un éleveur professionnel dont c’est le métier, ou passer par des particuliers pour lesquels, faire reproduire leur chienne et vendre les chiots, est une activité annexe et surtout un revenu complémentaire.
L’administration fiscale tolérait cet état de fait, même si d’un point de vue légal, ce type d’activité est clairement hors la loi.

Ces dernières années ont été particulièrement difficiles pour les éleveurs professionnels, constamment en concurrence (déloyale) avec ces nouveaux « acteurs ».
D’autant plus que certains particuliers ont flairé le bon filon et fait de cette possibilité, une véritable activité commerciale sans aucun contrôle.
Pour s’en persuader, il suffisait de parcourir les petites annonces du boncoin par exemple…

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, et à la différence de beaucoup d’autres secteurs d’activité, cette « ubérisation » est loin d’avoir eu des effets positifs.

Du côté des éleveurs, dont je fais partie, cette concurrence était totalement déloyale : face à des particuliers pour qui le prix de vente est égal à la marge, qui n’ont aucune charge par ailleurs, aucune obligation fiscale ou légale (pas d’agrément, d’installations aux normes sanitaires, de TVA, taxes et impôts à payer), nous nous retrouvions en position de faiblesse, à devoir expliquer encore et toujours que nos prix (souvent le double de ceux pratiqués par des particuliers), était totalement justifié, et nous permettait juste de vivre correctement.

Beaucoup de nos clients l’ont compris, à force d’explications…d’autres non.

Mais, à la limite, cela ne concerne que nous, les éleveurs, et pas les clients qui pourraient se dire que pour la même chose, pourquoi payer plus cher si c’est possible.

Oui, pourquoi pas… mais à la différence fondamentale, que cela n’est pas moins cher au final et surtout que vous n’achetez pas la même chose !

Je m’explique :

Le prix d’achat n’est qu’une des composantes du prix total lié à votre chien.
Tous les jours, tous les mois, tous les ans, vous aurez à supporter des frais pour votre compagnon : frais de nourriture, frais de vétérinaire (vaccins, petits et gros bobos), accessoires divers et variés (gamelles, colliers, puce GPS etc).
Au final, sur une durée de vie de 15 ans, le prix de vente initial ne représente qu’à peine 5% à 10% du prix total.
Autant vous dire que les 300/400€ « économisés » au départ, sur un budget global de 5000€, sont une goutte d’eau et ne feront pas la différence au final.

Mais le principal problème et risque n’est pas là !

Il ne s’agit pas seulement de « penser » votre chien comme un investissement financier, mais surtout de le considérer comme un choix affectif, un compagnon de vie.

Et là, les choses sont complètement différentes.

Le travail d’un éleveur, c’est de sélectionner des races et des reproducteurs pour donner naissance à des chiots dont les caractéristiques physiques et psychiques sont les meilleures possibles.
Pensez-vous une seconde que c’est la préoccupation d’un particulier qui veut faire reproduire sa chienne avec le mâle du voisin ?
Vous n’êtes même pas sûr d’avoir un chien de race (sûrement pas d’avoir un chien LOF), et cerise sur le gâteau, si l’un des deux parents présente des faiblesses anatomiques ou psychiques, vous courrez le risque de les voir réapparaître chez les enfants, et là, attention à l’explosion de votre budget avec les frais que cela peut engendrer !

Franchement, le jeu n’en vaut pas la chandelle…

Fort heureusement, le cadre légal de la vente de chiens vient d’évoluer dans le bon sens (celui de la protection du client et du chien) : désormais, il n’est plus possible pour un particulier de vendre des chiots sans déclaration officielle.

Evidemment, cette décision nous ravit, à nous tous éleveurs, mais je reste persuadé que c’est une sage décision qui au final, va essentiellement dans l’intérêt du consommateur.

Pour celles et ceux qui veulent en savoir plus, je vous invite à découvrir le texte officiel :
http://agriculture.gouv.fr/1er-janvier-2016-de-nouvelles-regles-pour-lelevage-et-la-vente-de-chiens-et-de-chats

 

 

 

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